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Aquo es ben coumode !

Pre escoutar, cliqua aqui!

Ün home dou Credi-Agricole ven veïre ün vieil peïsan e li di :

- Moussu, ave p’anca de counte-cheque ! Se pa prudent ! Cha pa gardar vouestre soou à mijoun coum’aquo ! Ün jour ou l’aoutre, li voulurs poun venir e vous prenren tout ! E apres que fase pi ? Cha durbir ün counte den nostro banco e coum’aquo oure pa de souci !

- E coumo foou pi pre peïar quan vourou achatar coucaren ?

- Tene, voou vous moustrar. Vous dounen ün carnet coum’aquel aqui e quant ave coucaren à peïar, escrive aqui ço que duve, aqui lou noun de la persouno, bita la dato aqui e signa. L’es pa pu difficile qu’aquo ! Apres, l’es nous que fasen l’obro.

-Oh ! Me l’es vraï que l’es ben coumode aquo ; voou durbir ün counte dessuito ! Ave ben fa de venir me veïre !

Sito dich, sito fach ! L’home de la banco remplis li papiers e, apres aver bugu ün veïre, rabasto lou soou dou vieil e s’en vaï.

Lou vieil peïsan es eïrous ! Achato ben de caouses e faï de cheques !

Ün mes apres, lou banquier arribo e li di :

- Venou vous veïre prece que se à descubert !

- Que me dise aqui ? Sou descubert you ? Aï bita na chamiso, lou bust, na vesto ; que me chario bitar encaro ?

- Noun, l’es pa ‘quo que vourou vous dire. Quan vous disou que se à descubert, la vouer dire qu’ave trop despensa . Su vouestre counte y avio tan ; ave despensa tan, dounco duve aquo à nostro banco !

- Boun ! Vous duvou aquo, me dise ; l’es pa difficile, voou vous far ün cheque !

 

Voilà qui est bien commode !

Un employé du Crédit Agricole vient voir un vieux paysan et lui dit :

Vieil peïsan dou Queyras. 1953. Photo Robert Burns

-Monsieur, vous n’avez pas encore de compte-chèque ; vous n’êtes pas prudent ! Il ne faut pas garder votre argent à la maison comme ça ! Un jour ou l’autre, les voleurs peuvent venir et ils vous prendront tout ! Et après, comment ferez-vous ? Il faut ouvrir un compte dans notre banque et comme ça vous n’aurez pas de souci !

- Et comment je ferai pour payer quand je veux acheter quelque chose ?

- Tenez, je vais vous montrer. Nous vous donnons un carnet comme celui-ci et quand vous avez quelque chose à payer, vous écrivez là ce que vous devez, là le nom de la personne, vous mettez la date ici et vous signez ; ce n’est pas plus difficile que ça ! Après, c’est nous qui faisons le travail !

- Oh ! Mais c’est vrai que c’est bien commode ça ! Je vais ouvrir un compte tout de suite ; vous avez bien fait de venir me voir !

Sitôt dit, sitôt fait ! L’employé de la banque remplit les papiers et, après avoir bu un verre, il ramasse l’argent du vieux et s’en va.

Le vieux paysan est heureux, il achète beaucoup de choses et …fait des chèques !

Un mois après le banquier arrive et lui dit :

-Je viens vous voir parce que vous êtes à découvert !

- Que me dites-vous là ? Je suis découvert, moi ? J’ai mis une chemise, le gilet, une veste, que faudrait-il que je mette encore ?

- Non, ce n’est pas ça que je veux vous dire. Quand je vous dis que vous êtes à découvert, ça veut dire que vous avez trop dépensé. Sur votre compte, il y avait tant ; vous avez dépensé tant, donc vous devez ça à notre banque.

- Bon ! Je vous dois ça, vous me dites ; ce n’est pas difficile, je vais vous faire un chèque.